mercredi 30 mai 2007

Brillant... comme une opale

Je suis de retour au Canada (ce qui explique mon récent silence), mais l’Arizona continuera à être une source d’inspiration, pendant au moins quelques semaines.

Un cliché, s’il en est un: les États-Unis sont le pays où tout est possible, tant que les billets verts sont au rendez-vous. Le plus gros morceau de cheese cake, le terrain de golf en plein désert, la quinzième chirurgie esthétique... et le plus gros salon de vente de pierres précieuses in the world.

J’ai profité d’un samedi après-midi pour aller dans le quartier habituellement assoupi du centre des congrès. Pour une fois, ce n’était pas l’heure de la siesta! Mon vélo m’a protégé des embouteillages et des stationnements aussi énormes que remplis. Et j’avais aussi la chance de ne pas faire partie des infortunés touristes n’ayant pas réservé une chambre d’hôtel un an à l’avance... Mon billet d’entrée au Tucson Gem & Mineral Show acheté, je suis rentré dans la caverne d’Ali Baba - en espérant ne pas y trouver de voleurs!

J’ai rapidement été envoûté par l’endroit, ou plutôt par les centaines d’exposants, dont j’ai tout aussi rapidement perdu le compte. Venu des quatre coins du monde, les exposants étalaient assez de marchandise pour faire rougir (verdir? bleuir?) les familles royales européennes et les grands musées américains.

Sans expertise, budget ou désir de payer des droits de douanes à mon retour au Canada, je me suis limité à quelques menus achats, dont d’originales assiettes en pierre fossilifère en provenance du Maroc. Ça n’a pas empêché mes yeux de voir beaucoup plus grand que mon portefeuille. Le thème de l’année était l’opale, le joyau multicolore du continent australien. La sélection valait celle des grandes boutiques de Sydney, les prix aussi.

Si brillantes soient elles, les opales manquent de forme. Au mieux, il s’agit de carpaccio de pierre précieuse à monter sur un collier. À l’exception de quelques pièces de musée, on peut dire la même chose des diamants, émeraudes, saphirs et rubis. L’Américain temporaire en moi voulait voir quelque chose de plus spectaculaire, the biggest, the best.

Mes prières ont été particulièrement efficaces, peut-être grâce à tous les preachers du coin. Du côté des pierres semi-précieuses, les étalages attiraient tant le chaland que l’acheteur sérieux avec du bling bling de géologue. Vous avez bien lu. Jamais je n’avais vu de veines d’améthyste plus grandes que moi! Sans parler des cristaux gros comme mon avant-bras... Éblouis par leur marchandise ou capitalistes sans ménagement, les vendeurs n’hésitaient pas à proposer d’énormes pièces pour des montants dans les six chiffres. Je préfère ne pas imaginer ce qu’il faudrait dépenser pour construire un salon accueillant une fontaine minérale de 50 000 dollars!

À défauts d’avoir de l’argent plein les poches, je suis sorti avec des cailloux plein les yeux.

Sometimes glass glitters more than diamonds because it has more to prove.
- Terry Pratchett, fantasy author

1 commentaire:

Anonyme a dit...

on oublie souvent ce que la nature, un peu aidée par les mineurs, peut nous offrir. Belle photo. C'est ma pierre de naissance, mais je suis prête à en adopter plusieurs autres avec plaisir!
B. bleue