dimanche 22 avril 2007

We Are Rogers

At first glance, all law schools I’ve attended are alike. McGill, Toronto and Arizona each have their neo-brutalist building, their sprawling library and their overworked coffee machines. But bricks, books and (bad) coffee are not what law schools are about. Really. It’s all about the people, you see. Of the people, by the people, for the people...

After having described Tucsonans in general in a previous post, here is a description of Rogers sub-species. Even if I’m a gumshoe sociologist, I can provide a good explanation for the name of this rare (but sometimes dangerous) breed: James E. Rogers (a graduate of the class of ‘62) gave 15 million dollars to the College of Law. Which brings me to my first topic: money. Unsurprisingly, most students have an affluent background. Try working on minimum wage and paying $8,000 to $12,000 a year just in tuition! In fairness, this is no different than other law schools I’ve studied in, and tuition here is relatively low by US standards.

After the wallet come the faces (even my lawyer-self tells me this order is wrong). Visually, the College is rather diverse: whites, natives, various asian groups, etc. Only blacks are conspicuously almost entirely absent. Beyond a face, culture lurks in all homo rogersensis. Perhaps surprisingly, perhaps not, culture is much more homogenous than faces would suggest. A part from a few Puerto Rican exchange students and the dozen or so graduate students, I’ve met no one who grew up outside the US and only a handful that speak any other language than English. Perhaps Tucson is not that attractive to first generation immigrants...

The politics of most students are predictable. Compared to Arizona’s Goldwater-esque backdrop, students at Rogers are nothing less than far-left freaks. Which makes McGill students stalino-maoists... From a more objective point of view, most are part of a group the French have named so well: the caviar left.

Another characteristic that simply cannot be overlooked is exactly that, look. Compared to other law schools I have attended, Rogers is by far the most conservative. Few worn-out jeans. No provocative t-shirts. Too many long skirts and buttoned-down shirts. For many, it seems, anytime is interview time...

Last but not least, weltanschauung. Students at Rogers are honest, smart and hard-working, but overly obsessed about their future. Count me in.

Je voudrais bien savoir où est l'école où l’on apprend à sentir.
- Denis Diderot

dimanche 8 avril 2007

Le spectacle est où???

À chaque contrée sa religion. L’Ouest Américain, terre de preachers? Peut-être. Terre de basketball? Certainement! Le niveau d’obsession pour le petit ballon orange qui rebondit s’approche de celui des étudiants en droit concernant leurs notes, ce qui n’est pas peu dire. Intéressé à défaut d’être catéchumène, il fallait que j’assiste au rituel en personne au moins une fois. N’aurait pas été digne de cette université un étudiant de passage ne faisant pas l’effort de rencontrer le couple de mascottes de l’université, (le très intimidant) Wilbur Wildcat et (la plus douce) Wilma Wildcat.

Il aurait été plus facile pour moi d’entrer dans une église, une mosquée, un centre nouvel âge ou un complexe d’allées de quilles. Certaines religions sont en perte de vitesse, mais pas celle du slam dunk. En gros, les adeptes ont deux choix. Il est possible de faire sa confirmation sans attendre: acheter un billet de saison à un prix ne défiant pas la concurrence... puisqu’il n’y a pas d’équipe de sport professionnelle à Tucson. La seule autre option: se conformer aux 287 commandements de leur site Internet et espérer qu’il reste des places 3 ou 4 jours avant le match, seul moment où les goys ont le droit d’en acheter.

Comme la session d’hiver correspond à la fin de la saison, aucun intérêt d’acheter un billet de saison. J’ai donc rameuté quelques amis et attendu la date fatidique, quatre jours avant la partie UA - University of Washington. Comble de chance, le grand manitou contrôlant le site des Wildcats m’a permis d’acheter des places. Mais le choix était limité: general seating ou... general seating. Le seul avantage de ces places, a priori, était leur prix plutôt bas.

Le Jour-J à l’Heure-H, je me présente à la grand-messe. Le stade de 12 000 places est presque plein. À ma grande surprise, la place que je trouve est plutôt bien située: à mi-hauteur, derrière un des paniers. Et le spectacle commence bien avant la partie. Les cheerleaders remplacent avantageusement les enfants de cœur. On apprécie aussi le fait de pouvoir manger des aliments encore pires qu’une hostie dans un bâtiment religieux. Quant à Wilbur et Wilma, ils ont nettement plus d’énergie qu’un bonze!

Je me rends vite compte que le vrai spectacle est dans la foule, juste devant moi. Et c’est là que ma place gagne soudainement en valeur. La section devant la mienne s’appelle la Zona Zoo. Comme le nom l’indique, on offre des billets bon marchés pour de bonnes places à des étudiants pour qu’ils... transforment l’endroit en zoo. Avec le gros orchestre situé dans la section, les chansons, les invectives se suivirent, sans parler des gestes non recommandés aux enfants. Sans parler de la pratique de tourner le dos au terrain lors de l’entrée de l’équipe adverse, ou de celle de rester debout toute la partie!

Certes, il y a aussi eu la partie de, euh... ah oui, de basketball. Les Wildcats ont gagné sans problème. Mais le vrai spectacle était ailleurs, dans la foi indisciplinée des parfaits.

A casual stroll through the lunatic asylum shows that faith does not prove anything.
- Friedrich Nietzsche