Au delà des chemises à fleur, chapeaux Tilley et appareils photos jetables, il y a de nombreuses sous-espèces de touristes. Nous connaissons tous le touristus culturex ou le touristus balnearius. En Arizona, c’est le touristus solensis qui domine. Le temps d’une heure, j’ai mué pour devenir un touristus... liturgicus.
La chaleur du désert ne m’a pas rendu religieux - elle ne m’a tout simplement pas rendu moins curieux! À l’invitation de deux amies latino-américaines, j’ai fait ce que font encore beaucoup (trop?) d’Américains le dimanche. Je suis allé à la messe. Une grand’messe à la Falwell, toute aussi fascinante que fascisante, aurait été divertissante. Mais j’ai choisi de me limiter aux drogues douces.
Me voilà donc dans l’église du Newman Center, la grande organisation de pastorale catholique universitaire. Première constatation: la moyenne d’âge est dans la vingtaine! Logique pour une église universitaire, mais ô combien rare. De quoi rendre jaloux les fidèles grisonnants de l’église où j’allais comme louveteau.
Nonobstant Vatican II, les messes catholiques ne sont que de lointaines cousines d’un pays à l’autre. À l’église St. Thomas More, on sentait une forte influence de la Contre-Contre-Réforme, le protestantisme made in the USA. Des petites choses, mais que l’on ne verrait jamais au Mexique, en France ou au Québec. Des numéros affichés pour les cantiques. Se tenir par la main pendant un long moment de la cérémonie. Un orchestre ayant le sens du rythme. Est-ce que cela permet d’être prédestiné au paradis, dans la grande tradition calviniste? À vous d’en juger.
Le clou de la messe: le sermon. Banal, comme observation? Pas quand le sermon est un infomercial, starring the Bishop of Tucson. Vous l’aurez deviné, ite missa est a été remplacé par « My name is Father Rolland, and I approved this video »!
Fini l’âge de pierre de l’annonce dans le bulletin paroissial. L’Église a besoin d’argent pour ses oeuvres et suggère la dime volontaire. Mais s’il y a une obligation morale et que les indulgences n’existent plus, ne s’agit-il pas de taxation without representation?
The USA and religion, two great mysteries, two great paradoxes.
- Chandos
jeudi 21 juin 2007
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
2 commentaires:
Certainement, elle en faut pour ses ouevres, but what are the implications of the latter, yet alone her names?
Under which radars do we see her? And who granted the initial status but their own selves?
Glad to read you're awake and alive and aware. Alliterated like (top) beef.
S*
J'aurais été également impressionné Julien, c'est certain. Ayant eu l'occasion d'aller à la messe au Canada, en France, en Italie, au Vatican, et en Allemagne, j'ai pu à mon tour effectuer, si seulement grossièrement et empiriquement, une analyse comparative des méthodes de la transmission de la Bonne Nouvelle. Ce que tu me racontes, je l'ai vu un peu aussi à Nurembourg, en Allemagne, imagine. Les numéros affichés pour le cahier des hymnes et chansons, les gens qui tiennent la main collectivement, les chansons avec rythme... j'étais également fasciné et même que je me croyais dans une église protestante quelconque! Un de mes compagnons de voyage, lui bien connaissant du monde chrétien, m'avait alors expliqué que le Vatican accepte officiellement une vingtaine de formes différentes de dispenser la messe! D'où l'imagerie de la tribu africaine qui intègre des danses culturelles à la liturgie catholique.
Publier un commentaire