C’est un cap, c’est une péninsule, c’est une métropole! Le campus de l’University of Arizona est un énorme polygone qui fait environ 6,3 kilomètres de circonférence. En ligne droite, on peut marcher environ 2,3 kilomètres sans sortir du campus. Bref, de quoi sérieusement se muscler les mollets!
L’intégration du campus dans le tissus urbain est très inégale. Imaginez le décor: au milieu d’un quartier banlieusard assoupi, on balance quelques bâtiments historiques, quelques modernes, une perspective qui ressemble au National Mall à Washington, des résidences d’une dizaine d’étages, un stade de 56 000 places, des frat houses, des bars poussiéreux, des cafés pimpants, etc.
Le campus est grand, varié, plutôt agréable mais sans réelle unité. Ma résidence est comme ces produits nouveaux et améliorés que l’on nous vend à la télé. Bon prix, bon confort, mais autant d’individualité que la brebis Dolly. Quant au bâtiment principal du College of Law, c’est un bon exemple de la variante méridionale du style néo-brutaliste. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le style du tout béton, mieux adapté aux francs-tireurs de Sarajevo qu’aux étudiants avides de connaissances. Juste à coté, le bâtiment où j’ai un espace de travail est une maison en brique rappelant celles que l’on voit dans les villes industrielles du Nord-Pas-de-Calais. Je vous jure, ça jure!
Si le campus n’a pas eu de Baron Haussmann, quelqu’un a eu la bonne idée d’aménager des pistes cyclables et des voies pour vélo sur les grandes artères. Nous sommes loin de la Chine et des Pays-Bas, mais dans une civilisation hyper-automobilisée, le campus est une enclave de cyclistes résistant encore et toujours l’envahisseur. Il y a tellement de vélos stationnés à ma résidence qu’il faut que je sois créatif pour trouver un endroit où laisser le mien.
Pour les visuels de ce monde, cherchez les coordonnées 32°13'45.82 Nord 110°57'32.45 Ouest sur Google Earth. Ô surprise, la résidence où j’habite n’existe pas encore. Peut-être que c’est ça, un pays neuf...
If some countries have too much history, we have too much geography.
- William Lyon Mackenzie King
2 commentaires:
Yo man,
Personne ne semble avoir remarqué l'allusion ---aarghhh! la mémoire me fait défaut --- enfin le gars au grand nez joué par Depardieu. C'est vrai qu'à côté de nos campus, ici comme à Montréal, on est frappé par le gigantisme américain. Justement, B. bleue examine avec beaucoup d'attention les cartes et fera de nouvelles propositions, la Californie semblant un peu loin pour nous trois.
Bises,
Popster
Est-ce une circonférence ou un périmètre? De toue évidence c'est une ligne imaginaire, irrégulière, mais reconnaissable qui délimite un monde en soi. Bon arpentage!
B. bleue
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